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23/12:OCÉANE TOP 16

OCÉANE TOP 16 VISE « LE TOP 15 DE N1 EN 2022”

Top 16 2022



Par Propos recueillis par Etienne GOURSAUD, publié le 23 décembre 2021 à 18h09, modifié à19h07.
L’équipe charentaise Océane Top 16 a vécu une saison 2021 délicate, avant de la terminer en boulet de canon. Son manager Stéphane Bauchaud dresse le bilan et se projette avec ambitions vers 2022.


Quel bilan dressez-vous de cette année 2021 ?

Stéphane Bauchaud (manager d’Océane Top 16). "Tout d’abord, on était bien dans les clous pour le maintien. L’année se décompose en trois parties. La première, où on n’était pas très bien, mais les sprints de Louis Lapierre nous ont sauvés. Avec un sentiment de ne jamais maîtriser notre sujet. On a dû relancer un Rudy Fiefvez en total manque de confiance après son passage en pro. Mais ce n’était pas la catastrophe collective, on s’est beaucoup investi dans la structuration de l’équipe et on a sans doute manqué un petit épisode. A vrai dire, on pensait se refaire à partir du mois de mai, mais rien ne s’est passé comme prévu.

Car la seconde partie de saison a été catastrophique. On perd Louis Lapierre du 15 mai au 15 août. On a des faits de courses inimaginables, comme lors du Piémont Pyrénéen, où Rudy Fiefvez est dans le coup pour un Top 10. Mais dans la montée du Soulor, quelqu’un tombe devant lui et il perce car sa roue vient taper sur le grand plateau du coureur devant ! Bref, on a traversé la période de manière fantomatique. Puis on a connu une magnifique fin de saison.

Qu’est-ce qui explique ce retour en grâce ?

Le groupe n’a pas explosé car les coureurs s’entendent très bien entre eux. Le groupe est super. On a discuté entre nous pour se remettre dans le droit chemin. Car à ce moment-là, on est 32e au classement Direct Vélo et les sponsors faisaient part de leur mécontentement. Il fallait qu’ils aillent dans la deuxième page du site pour trouver notre classement.

En course, le déclic a eu lieu lors de Bordeaux-Saintes en août. Une échappée de trente coureurs part, on a quatre gars devant, le peloton casse en deux et toute l’équipe est dans la bonne partie. Elle a eu un comportement totalement différent et c’est la première fois que j’ai eu une équipe.

A partir de là, c’est une autre saison qui commence. A la Tomate (le 12 septembre à Marmande), on fait 1-2-4-5-6. Surtout, à chaque course les mecs sentaient qu’ils faisaient mal à leurs adversaires. Il y a eu également un gros altruisme dans l’équipe. Tout cela fait que, alors que l’on avait marqué 100 points entre mai et août, on a ensuite marqué au minimum 100 points à chaque course ! On est passé de l’ombre à la lumière.

Quels sont les objectifs pour la saison 2022 ?

On espère rentrer dans le Top 15, que ce soit en coupe de France ou au classement Direct Vélo. Le classement Coupe de France sera important pour se maintenir !

Quel va être le programme de début de saison ?

On va partir en stage les 8-9 janvier mais surtout du 24 au 30 janvier en Espagne. Ce qui nous avait bien réussis en 2020. Tous les coureurs ont réussi à se libérer.

Le programme de reprise sera traditionnel, mais avec une pression différente. Quatre des cinq manches de Coupe de France ont lieu de fin février au 1er mai (NDLR : Aix le 19 février, La Vienne Classic le 3 mars, les Boucles de l’Artois du 1er au 3 avril et le Chrono 47 le 1er mai). Au 4 avril, limite on aura gagné ou perdu la saison. Même si les montées et descentes vont se faire sur dossier (lire encadré), on sait qu’il vaudra mieux terminer dans le Top 20.

Au niveau des partenaires, est-ce que cela continue de bien suivre ?

On n’est pas les plus riches, loin de là, mais on a la chance d’avoir des partenaires solides et pérennes dans le temps. On sait que d’une année sur l’autre, cela ne bouge pas. On a même des perspectives de développement.

La crise a fait du mal en 2020. On a beaucoup investi en 2021 sur le matériel. Dont 8000€ pour le passage aux freins à disques. Les collectivités ont suivi même quand on est descendu en 2019. Il faudra sans doute trouver encore des partenaires pour être plus serein.

Un mot sur le recrutement. Vous êtes satisfait ?

Jérémy Bellicaud (NDLR : Qui évoluait en World Tour l’an passé) c’est évidemment la cerise sur le gâteau. On va l’accompagner dans son projet de reconversion professionnelle.

On a voulu faire un recrutement néo-aquitain pour renforcer notre ancrage. On a refusé pas mal de jeunes, preuve qu’on est attractif. J’estime qu’on s’est renforcé avec trois excellents juniors. Dont Julien Azile-Lozach, qui fait partie des cinq meilleurs grimpeurs français en juniors.

On a voulu faire un recrutement néo-aquitain pour renforcer notre ancrage.
Arrivées. Julien Azile Lozach (18 ans, UC Briviste) ; Jérémy Bellicaud (Intermarché Wanty, World Tour) ; Luc Weingarten (ASPTT Brive) ; Mathis Tiphaigne (Marmande) ; Valérian Lajaunias (Bressuire).

Départs. Kylian Larpe (Apogé) ; Pierrick Gauthier (arrêt) ; Fabien Tocaven (arrêt) ; Marc-Antoine Vigier (arrêt) ; Antoine Prunet (UV Limoges).

L’effectif 2022. Julien Azile Lozach (18 ans), Théo Bacco (20 ans), Bastien Bareille (22 ans), Jérémy Bellicaud (23 ans), Matthieu Demeautis (24 ans), Alexis Diligeart (25 ans), Jordan Fiefvez (21 ans), Rudy Fiefvez (28 ans), Ravann Lacheny (20 ans), Valérian Lajaunias (18 ans), Louis Lapierre (24 ans), Clément Le Boetez (21 ans), Clément Mignon (22 ans), Ludovic Nadon (32 ans), Antonin Souchon (19 ans), Mathis Tiphaigne (18 ans), Luc Weingarten (18 ans).

Une structure enrichie, un staff étoffé
Les cartes vont être redistribuées en D1 à la fin de la saison 2022. Avec des montées et des descentes qui vont se faire sur la base d’un cahier des charges qui n’est pas encore connu des équipes.
Océane Top 16 anticipe donc. La structure va créer un service course, pour multiplier les stages et avoir de meilleures conditions de course. Le matériel sera également enrichi, avec un plus grand parc de vélos de chrono. Un secteur où l’équipe a progressé.
Le staff s’étoffe également et dispose d’un médecin, d’un kiné, d’un ostéopathe. Mais aussi d’un préparateur mental depuis un an et d’une nutritionniste depuis trois mois. Il y aura un travail avec l’école de kinés d’Angoulême mais aussi avec Nicolas Epinoux, de la fac des sports de La Couronne, pour mettre en place une cellule performance. L’objectif est de récolter toutes les données possibles sur un coureur, pour voir ce qu’il faut faire pour le faire progresser partout.
« On aura franchi un cap, mais il faut que cela se transforme en résultats », se projette Stéphane Bauchaud.